Depuis quelques jours, la Fnaim, Century 21 et Guy Hoquet laissent circuler des informations concernant l'éventuelle création d'un portail immobilier reprenant leurs annonces. Compte tenu de l'hégémonie toujours plus grande des deux leaders LeBonCoin et SeLoger, personne n'est dupe, le projet est surtout de faire plier ces deux portails pour que les tarifs de diffusion des annonces soient revus à la baisse. Mais si les initiateurs de ce projet devaient aller plus loin, ils ne
devront se souvenir de précédents projets identiques qui se sont soldés par... des échecs.
Dans d'autres pays ou secteurs
d'activité, comme l'automobile, le constat est le même : difficile
de faire collaborer des concurrents dont les intérêts sont
différents, parfois même opposés. Les réseaux de mandataires sont
très placés pour le savoir : le règlement interne du fichier
commun des agences (AMEPI) leur interdit, de fait, l'adhésion à
cette organisation et ils sont encore ouvertement et injustement
critiqués par certains dirigeants de réseaux d'agences. Dans ce
contexte, comment imaginer que les annonces des réseaux de
mandataires soient diffusées sur ce portail ?
Peut-on se passer d'un "tiers de confiance" qui trancherait en cas de conflit ?
Au début des années 2000, plusieurs réseaux ont connu un échec retentissant avec un projet similaire, échec qui a aussi renforcé la division en deux fichiers communs nationaux... Un non-sens total que la profession a mis 10 ans à résoudre.
Même motif, même punition !
Si un portail immobilier devait se créer sans les réseaux de mandataires, un deuxième portail avec les annonces de ces derniers risquerait de voir le jour. Au regard de la croissance des parts de marché des mandataires, la profession sera, une fois de plus, divisée en deux camps. L'anarchie ainsi créée serait alors le terreau idéal pour renforcer le marché du PAP et... la position de dominante de SeLoger et du BonCoin.
L'ensemble des professionnels doivent
être unis, les réseaux de mandataires sont une réalité, ils
doivent (enfin) être pris en compte par les autres acteurs de la
profession : réseaux d'agences, syndicats professionnels, CNTGI. En
effet, au même titre que l'exclusion des réseaux de mandataires
dans les discussions du Conseil National de la Transaction et de la
Gestion Immobilières (CNTGI), l'exclusion d'un projet de portail des
réseaux de mandataires serait une grave erreur, lourde de
conséquences pour l'ensemble de la profession. Malgré la période
de l'année, souhaitons que les réseaux ne croient pas (trop) au
Père Noël et qu'ils reviennent rapidement au rationnel !
CG