L’investissement dans la pierre n’a jamais eu autant d’adeptes auparavant. Mais loin de simplement acquérir sa résidence principale, l’achat en vue d’une mise en location, meublée ou nue, connaît un essor impressionnant. Ce phénomène ne s’explique pas seulement par le manque de rentabilité de l’épargne rémunérée ou les dispositifs fiscaux en place.
La multiplication des investissements immobiliers trouve aussi son origine dans la typologie de population qui s’y intéresse : les jeunes – comprenez les moins de 40 ans – occupent une place grandissante sur ce marché, au détriment d’autres types d’investissements jugés plus risqués. Listons 4 raisons qui poussent les jeunes à investir dans l’immobilier locatif.
#1 La SCI se démocratise
Il devient aujourd’hui plus aisé d’investir à plusieurs de manière plus sécurisée et avec peu de moyens, grâce aux Sociétés Civiles Immobilières (SCI). Elles permettent de confier la propriété d’un bien à une société, dont les parts sont partagées entre les investisseurs, qui sont souvent membres d’une même famille ou amis. Les objectifs peuvent être divers : constituer un complément de revenu, préparer sa retraite (même les plus jeunes y pensent désormais) ou encore transmettre à ses enfants.
L’avantage est la diminution du montant d’épargne ou de revenus nécessaire pour chaque investisseur souhaitant participer. Également, la SCI permet le rachat des parts d’une personne désirant quitter le groupe, pour les attribuer à un nouvel associé ou en diviser la valeur entre les associés restants : le contrat initial met à l’abri de dissensions et offre la possibilité d’effectuer des investissements plus intéressants en termes de montants comme de nombre d’investissements.
Si tout se passe bien, il arrive fréquemment que la SCI se porte, au fil du temps, acquéreuse de plusieurs biens immobiliers et fasse grandir le patrimoine des investisseurs tout en partageant les risques encourus.
#2 Un investissement plus sûr en temps de crise
En parlant de risque, l’immobilier est toujours perçu – à raison jusqu’à présent – comme une valeur refuge en temps de crise. Lorsque d’autres types d’investissement peuvent être porteurs de risques, l’immobilier ne décroche pas si facilement en période d’inquiétude économique et pour cause : sa valeur ne dépend pas de la politique bancaire ou des fluctuations boursières.
Même la crise sanitaire liée à la covid-19 n’aura pas fait mentir ce principe : le volume de transactions n’aura finalement connu en 2020 qu’un faible recul en comparaison de 2019, malgré un arrêt total de l’activité durant plusieurs mois ; il s’agit d’un marché sur lequel les retards subis peuvent être rattrapés et les biens ne perdent pas en valeur.
L’investisseur locatif par ailleurs, est aujourd’hui mieux couvert qu’avant contre les risques d’impayés des locataires. Les jeunes ont un rapport à l’investissement immobilier différent de leurs aînés et en connaissent les failles potentielles : des assurances sont le plus souvent souscrites, qui les protègent des impayés et assurent la rentabilité.
#3 La difficulté à acquérir sa résidence principale
La troisième raison qui pousse les jeunes à investir dans la pierre, tient à l’évolution des prix en ville qui rend de plus en plus difficile l’accession à la propriété de cette population disposant de moins de moyens. Beaucoup de jeunes actifs sont contraints, pour rester à proximité de leur lieu de travail, de se loger dans le centre ou en périphérie des grandes villes. Or, l’envolée ininterrompue des prix les empêche de pouvoir contracter un prêt suffisamment important en respectant un taux d’endettement raisonnable. Les notaires nous apprennent en effet que dans des villes comme Bordeaux, Lyon, Nantes ou encore Annecy, les prix au mètre carré ont flambé en 20 ans avec, respectivement, des hausses de 372%, 327%, 222% et 211%.
Face à cette problématique, les stratégies changent mais le but reste le même : constituer un patrimoine immobilier. De plus en plus de jeunes choisissent de rester locataire en ville, ce qui leur permet par ailleurs une plus grande flexibilité professionnelle. L’investissement immobilier est alors délocalisé vers la campagne ou les villes de moindre importance, offrant une grande attractivité en termes de prix d’acquisition et un rendement locatif correct tout en étant promis à une évolution de valeur sur le long terme laissant espérer une vraie plus-value. A défaut de revente, le bien ainsi acquis peut devenir une résidence secondaire après le remboursement du prêt, voire la résidence principale à l’approche de la retraite.
#4 Des rendements supérieurs dans les villes de taille moyenne
Nous évoquions les villes de taille moyenne, et il semble qu’elles connaissent un succès grandissant en matière d’investissement, locatif ou non. Des prix plus abordables, un accès plus simple au centre-ville, des services qui se développent après avoir souffert d’une désindustrialisation et d’une restriction des services publics : les villes moyennes sont l’avenir et largement choisies par les jeunes qui investissent. Ce phénomène engendre un cercle vertueux en redynamisant les villes impactées par l’ouverture de commerces et de zones de loisirs.
Pour l’investissement locatif, des villes comme Le Mans, Rennes ou Tours permettent d’aligner le montant des mensualités de remboursement de crédit avec celui du loyer : un jeune investisseur pourra constituer un patrimoine en minimisant sa contrainte financière mensuelle, voire en l’annihilant.
Ajoutons que les jeunes investisseurs peuvent profiter d’avantages liés aux dispositifs de défiscalisation pour optimiser leur projet : Pinel dans le neuf, Denormandie dans l’ancien au sein de quartiers spécifiques, Malraux pour la rénovation d’immeubles à caractère historique notamment.
Tout le monde doit trouver à se loger, et certains auront le goût d’investir tandis que d’autres préfèreront rester locataires. La nouvelle génération innove : elle fait les deux ! L’immobilier acquis en vue de développer son patrimoine a de beaux jours devant lui, d’autant plus qu’il est de plus en plus simple d’en faire son cheval de bataille dès l’entrée dans la vie active, pour préparer sa retraite ou dégager un complément de revenu.
Aux agents immobiliers de se préparer, pour accueillir et accompagner cette population de trentenaires, parfois de gens dans la vingtaine qui, contrairement aux quadras et plus d’avant, aura en revanche besoin d’un accompagnement plus poussé. L’occasion pour un agent malin, d’accroître sa clientèle !